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Le Luxembourg est sur le point de réformer les règles relatives aux “transformations transfrontalières”.

Le législateur luxembourgeois est en train de transposer en droit luxembourgeois un nouveau projet de loi. Le présent projet de loi transposera en droit luxembourgeois les dispositions prévues par la directive (UE) 2019/2121 du Parlement européen et du Conseil du 27 novembre 2019 concernant. transformations, fusions et divisions transfrontalières (la “directive sur la mobilité”) qui modifie la directive (UE) 2017/1132 du 14 juin 2017 sur des aspects spécifiques du “droit des sociétés”.

Les lois spécifiées par la directive européenne sur la mobilité visent à compléter et à optimiser les réglementations déjà existantes sur les fusions transfrontalières. Elle vise également à codifier un ensemble de règles claires pour les déplacements transfrontaliers du siège statutaire d’une entité et les critères de scission transfrontalière par le biais d’une nouvelle constitution.

Qu’est-ce qu’une conversion/transformation transfrontalière au sens de la “directive sur la mobilité” ?

Une conversion/transformation transfrontalière est la modification de la forme juridique d’une société ayant la personnalité juridique dans un État membre de départ (sortant), par exemple le Luxembourg, en une autre forme juridique dans un État membre de destination (entrant). La société en transformation ne fait pas l’objet d’une cessation, d’une dissolution ou d’une liquidation et conserve sa personnalité juridique.

Les avantages du régime actuellement applicable pour les conversions transfrontalières vers et depuis le Luxembourg.

  • Les transformations transfrontalières sortantes du Luxembourg vers un État membre ou un État non membre de l’UE bénéficient actuellement d’une brève période de mise en œuvre avec un minimum de documentation nécessaire.
  • Un autre avantage du régime existant est que les transformations transfrontalières sont à la portée du ou des actionnaires concernés.

Les principaux documents nécessaires d’un point de vue juridique luxembourgeois sont les résolutions d’autorisation des actionnaires pour la transformation transfrontalière, à prendre sous la forme d’un acte notarié. Et selon la juridiction de destination, des documents supplémentaires peuvent être nécessaires.

  • Les démarches au Luxembourg (outbound) peuvent généralement être finalisées dans un délai d’une à deux semaines. Les mesures à prendre dans le pays de destination diffèrent, mais elles requièrent généralement la promulgation de résolutions d’actionnaires approuvant la transformation transfrontalière et peuvent aussi généralement être réalisées assez rapidement.
  • Les transformations transfrontalières entrantes d’un État membre de l’UE ou d’un État non membre de l’UE vers le Luxembourg peuvent être exécutées dans les mêmes délais et avec les mêmes exigences que les conversions transfrontalières sortantes, à une petite exception près.

Régime de la directive sur la mobilité à venir : les objectifs de la directive

La directive vise à créer un cadre juridique commun pour les conversions et les scissions transfrontalières et à affiner les dispositions actuelles sur les fusions transfrontalières au sein de l’UE.

Les lois de nombreux États membres prévoient actuellement des dispositions codifiées pour les fusions transfrontalières de SARL, et ces lois sont totalement dépourvues ou ne comportent que des dispositions codifiées marginales sur les transformations transfrontalières. Mais une fois transposée dans les législations nationales, la directive comblera cette lacune en améliorant la sécurité juridique et l’harmonisation des règles relatives aux conversions/transformations et aux scissions transfrontalières dans toute l’UE, tout en renforçant les droits des actionnaires, des créanciers et des employés dans les opérations transfrontalières de l’UE.

Principales caractéristiques du futur régime de la directive sur la mobilité

L’objectif principal du projet de loi est de mettre à jour les procédures légales en matière de fusions et de scissions établies dans la loi luxembourgeoise du 10 août 1915 sur les sociétés commerciales, telle que modifiée (“Loi sur les sociétés”).

  • L’étendue du régime de conversion/transformation transfrontalière de l’UE

La transformation des SARL en SARL soumises à la loi d’un autre État membre sera couverte par ce régime particulier. En ce qui concerne le Luxembourg, seules les SARL suivantes sont concernées : la société anonyme, la société à responsabilité limitée et la société en commandite par actions.

Sont également exclues du champ d’application de ce régime, sans que cela soit exhaustif, les opérations spécifiques de placement collectif des capitaux investis par le public et les sociétés en liquidation dont la distribution des actifs a commencé ou qui font l’objet d’une procédure de faillite.

  • Une procédure plus complexe

Un nombre spécifique d’étapes procédurales devra être reconnu pour achever une conversion/transformation transfrontalière européenne.

Ce projet de loi vise également à ouvrir les fusions, scissions et apports, tant internes que transfrontaliers, aux sociétés en commandite spéciale (SCSp).

Les avantages du régime de la prochaine directive sur la mobilité

  • La directive renforcera la sécurité juridique en créant des règles harmonisées dans toute l’UE et des droits de sécurité pour les employés, les créanciers et les actionnaires des SARL, y compris un droit de sortie des actionnaires en cas d’objection à une conversion transfrontalière.
  • Les autres avantages de la directive sont qu’elle fournit des règles modernisées dans l’ensemble de l’UE et qu’elle facilite la mobilité juridique des entreprises au sein de l’UE.

Inconvénients du régime de la prochaine directive sur la mobilité

  • Une fois transposées dans les législations nationales, les transformations transfrontalières seront plus complexes et plus longues, et moins prévisibles, en raison de l’augmentation substantielle de la documentation requise, de l’implication de parties supplémentaires et des droits supplémentaires des parties prenantes qui doivent être pris en compte.
  • En outre, le processus sera plus long, avec une moindre prévisibilité de la date d’achèvement de la planification, et l’intervention des autorités publiques pour les confirmation des exigences préalables à la transformation sera plus stricte que le régime actuellement applicable.

L’adoption de ces règles de restructuration de l’Union européenne doit être réalisée avant le 31 janvier 2023 et s’applique aux fusions, aux scissions et aux conversions/transformations transfrontalières. Compte tenu de ce délai, on peut supposer que la procédure législative va maintenant avancer rapidement.

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