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RAIF vs. SIF – Quel est le meilleur véhicule d’investissement ?

par | Oct 17, 2021 | Structuration des entreprises

Entre un fonds d’investissement alternatif réservé (RAIF) et un fonds d’investissement spécialisé (SIF), les investisseurs avertis sont curieux de savoir lequel des deux est un meilleur véhicule d’investissement.

Ce que les investisseurs doivent savoir, c’est que les deux véhicules d’investissement ont leurs propres avantages qui répondent à des besoins différents. Des facteurs tels que le temps d’accès au marché, le profil de l’investisseur, le lieu d’origine des investisseurs et le montant cible du capital doivent être pris en considération lorsqu’un investisseur décide d’entrer sur le marché luxembourgeois.

Bien que ces deux véhicules d’investissement partagent des attributs similaires, ils constituent techniquement deux types différents de solutions de gestion de patrimoine. Examinons d’abord de plus près leurs similitudes. Les RAIF et SIF peuvent investir dans tous les types d’actifs et offrent un plus grand choix de formes juridiques. En outre, les deux véhicules d’investissement peuvent être établis en tant que société d’investissement à capital variable, comme dans le cas d’une SICAV.

Un SIF est généralement éligible en tant que fonds d’investissement alternatif, alors qu’un RAIF est, par essence, un fonds d’investissement alternatif. Le RAIF et le SIF bénéficient également du même ensemble de traitements fiscaux en vertu du droit luxembourgeois.

Le FIS, étant un véhicule réglementé, passe par un processus d’autorisation méticuleux avant de pouvoir être un véhicule d’investissement légalement établi au Luxembourg. Il doit passer par les autorités de surveillance financière luxembourgeoises, la CSSF, ce qui signifie que les investisseurs doivent être préparés à toutes les exigences lors de la création d’un FIS. Un RAIF passe par un processus d’installation plus rapide car il est le principal catalyseur qui a introduit la structure de fonds d’investissement alternatif dans le système juridique luxembourgeois. De plus, le RAIF est un véhicule d’investissement qui n’est pas sous la supervision directe de la CSSF ; il bénéficie donc d’une plus grande flexibilité pendant le cycle de vie d’un fonds. Alors que les investisseurs du FIS ont besoin l’approbation de la CSSF pour apporter des modifications à la documentation, les RAIF ne sont pas tenus de suivre le même processus.

Une qualité distincte qui fait du SIF un véhicule d’investissement plus attrayant est qu’il peut être créé en tant que fonds d’investissement alternatif géré en interne ou en externe, alors que le RAIF ne peut être géré que par un gestionnaire externe (à l’exception des RAIF agissant dans l’intérêt du public et gérés par des organisations supranationales telles que le FEI ou la BEI). Dans certains cas, un véhicule géré en interne s’avère être un choix plus idéal pour les clients, étant donné qu’il ne bénéficie pas de tous les passeports éligibles au titre de l’AIFMD. Enfin, le RAIF est généralement le véhicule d’investissement d’entrée qui permet aux investisseurs de bénéficier de la facette “temps de marché”. Finalement, un FRR se transforme en FRS lorsqu’il est décidé que c’est une solution plus intelligente à long terme. Le RAIF est généralement le véhicule de co-investissement préféré au SIF en raison de ses caractéristiques de flexibilité plus importantes.

Bref aperçu du RAIF et du SIF

Fonds d’investissement alternatif réservé

Introduit en juillet 2016, le fonds d’investissement alternatif réservé ou RAIF a été conçu pour révolutionner le paysage des fonds d’investissement alternatifs au Luxembourg. La flexibilité et la rapidité de déploiement inhérentes à un gestionnaire de fonds d’investissement alternatif en font une option attrayante pour les investisseurs étrangers.

Si le RAIF partage de nombreuses qualités avec les structures luxembourgeoises de type Specialized Investment Find of SIF établies de longue date, le RAIF présente quelques caractéristiques clés qui le distinguent.

  • Une installation plus rapide
  • Coût moins élevé de la constitution en société
  • Géré par un gestionnaire externe de fonds d’investissement alternatifs domicilié au Luxembourg ou dans tout autre État membre de l’UE.
  • La structure du fonds protège les investisseurs et assure la transparence
  • Contrairement à la SICAF et à la SICAR, le RAIF n’est pas placé sous la surveillance ou l’approbation directe de la CSSF et relève de la directive sur les gestionnaires de fonds d’investissement alternatifs.

Adoption réussie

Depuis son lancement, le nombre de RAIF établis au Luxembourg a connu une croissance considérable. Bien que le RAIF ne connaisse pas le même succès que le SIF, il vise à devenir un véhicule secondaire, les investisseurs convertissant leurs produits dans le nouveau fonds qui garantit une mise en place plus rapide, une plus grande flexibilité, un délai de clôture plus court, et sans aucun retard dans l’approbation des autorités de régulation.

Bien que de nombreux investisseurs optent pour le RAIF, il y en a encore beaucoup qui choisissent de rester en tant que SIF en raison de quelques facteurs :

  • Coût supplémentaire
Lors de la mise en place d’un RAIF, un plus grand nombre d’avocats est nécessaire au moment du lancement, les frais devant être payés sur une base annuelle.
  • Flexibilité réglementaire

Si une plus grande souplesse réglementaire rend le RAIF attrayant, certains investisseurs (généralement non réglementés) préfèrent une supervision réglementaire directe.

  • Besoin en capital

Le capital minimum requis pour créer un RAIF est de 1,25 million d’euros et doit être versé dans les 12 mois suivant l’autorisation.

Lorsque la taille et la portée du fonds ne relèvent pas nécessairement des règles de l’AIFM, le gestionnaire du fonds recommandera la création d’un SIF ou d’une SICAR à la place.

Fonds d’investissement spécialisé

Le Fonds d’Investissement Spécialisé ou FIS est un véhicule de fonds d’investissement luxembourgeois réglementé destiné aux investisseurs avertis, institutionnels et qualifiés. Un FIS peut prendre la forme juridique d’un fonds commun de placement ou être constitué en société d’investissement à capital fixe ou variable (SICAF et SICAV).

Un FIS est spécifiquement conçu pour permettre aux investisseurs d’investir des actifs alternatifs, notamment :

  • Produits dérivés tels que les contrats à terme et les options
  • Stratégies de fonds spéculatifs
  • Fonds
  • Collections telles que des œuvres d’art, des voitures anciennes, des diamants, des vins et des bijoux.
  • Immobilier
  • Stratégies de crédit telles que les obligations, les prêts directs, le haut rendement et les options peer-to-peer.
  • Autres types d’investissements alternatifs sans limitation

La règle veut que les actifs d’un FIS ne dépassent pas 30 % de ses actifs totaux sous gestion.

Une SICAV et une SICAF peuvent être créées sous les formes juridiques suivantes :

  • Société anonyme (Public Limited Company – PLC)
  • Société privée à responsabilité limitée (LTD)
  • Société en commandite par actions (SCA)
  • Société coopérative organisée par une société anonyme ou COOPSA
  • Société en commandite spéciale ou SLP

Chaque FIS peut être établi comme un fonds solitaire ou un fonds parapluie avec plusieurs compartiments, chacun d’entre eux présentant une politique d’investissement différente avec des classes d’actions illimitées, en fonction des besoins spécifiques des investisseurs et de leur structure de frais correspondante.

Les structures peuvent être des structures à durée indéterminée ou à durée déterminée. En règle générale, un FCP n’a pas de personnalité juridique et doit relever d’une société de gestion distincte basée au Luxembourg.

Actifs éligibles pour un FIS

La principale caractéristique d’un FIS est l’absence de limitations quant au type d’actifs dans lesquels il peut investir et un régime de surveillance peu contraignant. Étant donné que les investissements sont autorisés pour tout type d’actif, le FIS est idéal pour créer n’importe quel type d’investissement, qu’il s’agisse de titres traditionnels, de fonds du marché monétaire, de fonds spéculatifs, de fonds de capital-investissement ou de fonds immobiliers. Un FIS doit avoir une gestion active de son portefeuille.

Les investissements du FIS qui peuvent être réalisés dans tout type d’actif au Luxembourg et à l’étranger :

  • Monnaies et métaux précieux
  • Immobilier (commercial, privé, direct et indirect)
  • Initiatives d’investissement “Clean Tech” ou “Green”.
  • Microfinancement
  • Les entreprises en difficulté, telles que les fonds d’emprunt, les fonds de titrisation et les fonds vautours.
  • Les capitaux privés tels que les actions, les prêts et les fonds.
  • Obligations, actions, instruments financiers, ETF, autres SIFs et produits dérivés
  • Stratégies de hedge funds telles que les matières premières, les stratégies long/short, les stratégies événementielles, les managed futures, les stratégies technologiques et les CTA.
  • Œuvres d’art, bijoux, montres, vins et voitures

Exigence de capital du FIS

Pour les SICAF et SICAV constituées en société :

  • La SCA doit disposer d’un capital minimum de 31 000 € lors de sa création.
  • La SARL doit disposer d’un capital minimum de 12 500 euros lors de sa création.
  • COOPSA n’a pas de capital minimum requis

Un minimum de 1,25 € d’actifs nets doit être atteint dans une période de 12 mois suivant l’approbation par la CSSF. Seuls 5% du capital doivent être versés lors de la souscription.

LA TAXATION D’UN SIF

Les SIFS doivent payer une taxe d’abonnement annuelle de 0,01% de la valeur totale des actifs, à verser le dernier jour de chaque trimestre civil.

Les investissements tels que les marchés monétaires et les fonds de pension ou les FIS investissant dans d’autres fonds sont soumis à la taxe d’abonnement. La même règle d’imposition s’applique aux fonds d’investissement en microfinance.

Les fonds d’investissement qui opèrent en tant que sociétés d’investissement doivent payer un droit d’enregistrement de 75 euros au moment de leur constitution. En cas de modification des statuts et de transfert du siège de direction effective, les SIFS sont tenus de payer des droits d’enregistrement.

Le bon choix entre RAIF et SIF

La décision d’opter pour le RAIF plutôt que pour le SIF, la SICAR ou un véhicule non réglementé dépend de l’expertise d’un gestionnaire de fonds dans l’identification des meilleures opportunités d’investissement à financer. Les investisseurs institutionnels, les compagnies d’assurance et les fonds de pension préféreront investir dans des fonds supervisés et réglementés. En outre, le cadre réglementaire dont relève le fonds est un facteur déterminant dans le choix entre RAIF et SIF.

Damalion a travaillé avec des investisseurs en les aidant à choisir la meilleure structure d’investissement luxembourgeoise pour leurs besoins. Si vous souhaitez en savoir plus sur le RAIF et le SIF, contactez nos experts Damalion dès aujourd’hui.

Damalion – Luxembourg

RAIF vs SIF au Luxembourg — supervision, investisseurs éligibles, fiscalité, délais de lancement, gouvernance et bonnes pratiques pour décider sans précipitation.

Pour promoteurs, gérants, family offices et investisseurs professionnels

Dernière mise à jour : 12 septembre 2025

Pourquoi comparer le RAIF et le SIF ?

Les deux véhicules visent des investisseurs avertis, mais leur mise en place et leur supervision diffèrent. L’enjeu est d’aligner la structure avec la stratégie, le calendrier de collecte et les attentes des prestataires. Les experts Damalion peuvent éclairer ces points dès le cadrage.

Quelles sont les différences réglementaires majeures ?

Le RAIF n’est pas supervisé directement par la CSSF : il doit être géré par un AIFM agréé. Le SIF est un fonds agréé et supervisé par la CSSF. Dans les deux cas, un dépositaire qualifié et un administrateur central sont requis selon la loi et la pratique de marché.

  • RAIF. Lancement rapide, documentation approuvée par le conseil du fonds et l’AIFM ; contrôle via le cadre AIFMD.
  • SIF. Agrément CSSF préalable, documentation examinée par le régulateur ; gouvernance calibrée aux exigences prudentielles.
  • Dépôt et administration. Dépositaire et administrateur central structurent garde, flux et valorisation pour les deux véhicules.

Qui peut investir dans un RAIF ou un SIF ?

Les deux s’adressent à des investisseurs « avertis » au sens de la loi (professionnels, institutionnels ou autres répondant aux critères). Les seuils d’investissement, les tests d’adéquation et les disclosures doivent rester cohérents avec le profil cible.

Quelle fiscalité s’applique aux RAIF et aux SIF ?

Le régime usuel pour les deux véhicules prévoit une taxe d’abonnement annuelle sur la valeur nette d’inventaire, sans impôt sur le revenu des collectivités, impôt commercial communal ni impôt sur la fortune nette au niveau du fonds (hors options spécifiques).

  • RAIF (régime par défaut « type SIF »). Taxe d’abonnement de 0,01 % de la VNI, exonérations ciblées prévues par la loi.
  • RAIF (option capital-risque). Hors taxe d’abonnement ; imposition au niveau du fonds avec exemptions dédiées au capital-risque lorsque les conditions sont satisfaites.
  • SIF. Taxe d’abonnement de 0,01 % de la VNI, exemptions légales pour certaines poches d’actifs.
  • TVA et retenues. La gestion collective bénéficie souvent d’exonérations de TVA ; l’accès aux conventions fiscales dépend du statut fiscal et des faits pertinents.

Dans quels cas choisir l’un ou l’autre ?

Le choix n’est pas théorique : il reflète votre rythme de déploiement, votre pipeline et le besoin d’agrément ex ante. Voici des repères fréquemment retenus par les sponsors.

  • RAIF. Délai de lancement court, stratégie claire, AIFM déjà mandaté, documentation prête pour le marché.
  • SIF. Préférence pour l’agrément CSSF, investisseurs sensibles au cadre supervisé, cycle de collecte compatible avec l’examen réglementaire.

Comment décider et mettre en place votre véhicule ?

Damalion facilite la séquence de décision et la mise en œuvre, en coordination avec vos conseils fiscal et juridique.

  1. Cadre d’investissement. Politique, limites, levier, compartiments envisagés.
  2. Comparatif rapide. RAIF vs SIF : délais, gouvernance, coûts, préférences investisseurs.
  3. Prestataires clés. AIFM, dépositaire, administrateur, réviseur : short-list et due diligence.
  4. Documentation. Statuts/règlement, memorandum, politique de valorisation et de conflits d’intérêts.
  5. Opérations. Comptes, circuits de souscription/rachat ou appels de fonds, reporting prévu.
  6. Fiscalité opérationnelle. Assiette de taxe d’abonnement ou option capital-risque, calendrier déclaratif.

Vue d’ensemble RAIF vs SIF

Un tableau compact pour préparer vos échanges avec investisseurs et prestataires.

Critère RAIF SIF
Supervision Non supervisé directement ; géré par AIFM agréé Agréé et supervisé par la CSSF
Délai de lancement Court (documentation prête + AIFM) Plus long (agrément préalable)
Fiscalité usuelle Taxe d’abonnement 0,01 % VNI (ou option capital-risque) Taxe d’abonnement 0,01 % VNI
Formes SICAV/SICAF ou FCP SICAV/SICAF ou FCP
Investisseurs Avertis (au sens de la loi) Avertis (au sens de la loi)

Questions fréquentes

Le RAIF est-il supervisé par la CSSF ?
Non. Il est géré par un AIFM agréé et s’inscrit dans le cadre AIFMD. Les prestataires assurent les contrôles opérationnels.
Le SIF bénéficie-t-il d’un agrément préalable ?
Oui. La CSSF examine la documentation et agrée le véhicule avant lancement.
Les deux véhicules ciblent-ils des investisseurs avertis ?
Oui. Les souscriptions sont réservées aux catégories prévues par la loi, avec seuils et attestations adaptés.
Quel est le taux de la taxe d’abonnement ?
Usuellement 0,01 % de la VNI pour RAIF (régime par défaut) et SIF, sous réserve d’exemptions légales.
Qu’apporte l’option « capital-risque » du RAIF ?
Absence de taxe d’abonnement et régime d’imposition avec exonérations spécifiques liées au capital-risque, si les critères sont remplis.
Un FCP est-il transparent fiscalement ?
Généralement oui pour l’impôt sur le revenu ; la taxe d’abonnement reste due au niveau du fonds selon la loi.
Quel véhicule est le plus rapide à lancer ?
Le RAIF, s’il est documenté et si l’AIFM est en place. Le SIF requiert un agrément préalable.
Comment se positionne la banque dépositaire ?
Elle assure la garde des actifs, la surveillance des flux et des contrôles d’ensemble pour RAIF et SIF.
Puis-je compartimenter le fonds ?
Oui, pour les deux cadres, avec ségrégation d’actifs et de passifs par compartiment.
Le RAIF a-t-il accès aux conventions fiscales ?
Généralement non sous le régime par défaut ; l’accès dépend du statut fiscal et des faits pertinents.
Qui prépare la politique de valorisation ?
Le conseil du fonds avec l’AIFM et l’administrateur, en cohérence avec la loi et la pratique de marché.
Quels sont les coûts récurrents à anticiper ?
Honoraires AIFM, dépositaire, administrateur, audit, conseils, et taxe d’abonnement le cas échéant.
Comment organiser les appels de fonds ?
Via des notices conformes aux documents d’offre, avec cut-offs et contrôles définis avec l’administrateur et le dépositaire.
Le véhicule peut-il utiliser l’effet de levier ?
Oui, dans le respect de l’AIFMD, de la politique d’investissement et des limites fixées.
Damalion peut-il accompagner la décision RAIF vs SIF ?
Oui. Damalion facilite l’analyse comparative, la sélection des prestataires et la mise en place opérationnelle, en coordination avec vos conseils.

Ces informations sont générales et ne constituent pas un avis juridique ou fiscal. Votre situation mérite un examen dédié.

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