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Les sociétés en commandite, connues sous le nom de Société en Commandite Simple (ScS) au Luxembourg, sont un choix populaire pour les entreprises qui cherchent à combiner l’expertise et le capital de différents partenaires tout en conservant une certaine flexibilité dans leur structure d’entreprise. Dans ce guide complet, nous explorerons les subtilités de la création et du fonctionnement des ScS, en mettant l’accent sur des aspects clés tels que la structure de la société, les exigences en matière de capital, les organes de gestion, la responsabilité, les obligations légales, la comptabilité et les considérations fiscales. Vous pouvez avoir une compréhension claire du cadre de la ScS au Luxembourg et de la manière d’établir et de gérer efficacement un tel partenariat.

I. La société en commandite simple luxembourgeoise (ScS) : une vue d’ensemble

1.1. Nature d’un ScS

Une société en commandite simple (ScS) est une société commerciale qui mandate au moins deux associés, l’un désigné comme commandité et l’autre comme commanditaire. La distinction entre ces partenaires réside principalement dans leur niveau de responsabilité respectif.

1.2. Partenaires éligibles

Pour constituer une ScS, il faut un minimum de deux associés, à savoir au moins un commandité et un commanditaire. Les partenaires peuvent être des personnes physiques ou morales. En outre, un commandité peut également exercer simultanément la fonction de commanditaire.

II. Conditions préalables à l’établissement d’un ScS

2.1. Autorisation de conduire des affaires

Avant de créer une ScS, il est essentiel de s’assurer que les associés généraux possèdent l’autorisation nécessaire pour exercer des activités commerciales. Cette exigence ne s’applique pas aux commanditaires. Toute personne physique ou morale souhaitant s’établir au Luxembourg doit obtenir les autorisations et agréments nécessaires à l’exercice de ses activités.

III. Coûts liés à la mise en place d’un ScS

3.1. Éléments de coût

La mise en place d’une ScS entraîne plusieurs coûts, notamment :

  • Le coût de la publication des informations au registrede commerce et des sociétés (RCS).
  • Toute dépense liée aux autorisations administratives.
  • Frais de notaire (si les services d’un notaire sont utilisés, bien qu’ils ne soient pas légalement requis).
  • Honoraires des auditeurs (si des services d’audit sont utilisés, ce qui n’est pas non plus une obligation légale).

IV. Formation d’un ScS : le processus

4.1. Acte constitutif

Une ScS peut être créée par le biais d’un acte privé appelé “contrat de partenariat”. Cet accord doit être rédigé en deux exemplaires originaux. Notamment, il n’y a pas d’obligation légale d’impliquer un notaire dans la création d’une ScS.

L’acte de constitution (contrat de société) doit contenir des informations essentielles, telles que

  • La raison sociale et l’adresse du siège social.
  • L’objectif de l’entreprise.
  • Une description détaillée des contributions de chaque partenaire.

Cet acte doit être soumis au RCS sous forme d’extrait.

4.2. Nom de la société

La ScS doit avoir une dénomination sociale unique spécifiée dans son acte de constitution, distincte de toutes les dénominations sociales existantes. Pour vérifier la disponibilité des noms, les partenaires potentiels peuvent contacter le SCA.

4.3. Durée et transformations Une ScS peut être établie pour une durée limitée ou illimitée. Elle a également la possibilité de changer de forme sociale en cours d’existence, sous réserve des décisions des partenaires. Les règles régissant les fusions et les scissions s’appliquent dans ce cas.

4.4. Dissolution

Une ScS est automatiquement dissoute à la fin de la durée indiquée dans son acte constitutif. Toutefois, elle peut également être dissoute volontairement par un vote à la majorité représentant les trois quarts des participations, sauf disposition contraire du contrat de société. Dans des circonstances particulières, telles que le décès ou la faillite d’un associé unique, les procédures de remplacement sont définies soit dans le contrat de société, soit par le tribunal de district.

La dissolution volontaire nécessite des certificats administratifs spécifiques, notamment ceux du Centre commun de la sécurité sociale, de l’Administration fiscale luxembourgeoise et de l’Administration des droits d’enregistrement, des successions et de la TVA. Les décisions judiciaires rendues pour des motifs légitimes ou en raison d’activités illégales peuvent également entraîner la dissolution de la société, bien que celle-ci conserve sa personnalité juridique pendant la procédure de liquidation.

V. Structure du capital d’une ScS

5.1. Actions de propriété

Dans une ScS, le capital est représenté par des parts de propriété, sans capital minimum requis. Le contrat de société doit préciser soit le montant du capital social, soit la valeur des apports effectués par chaque associé, qu’il soit général ou limité.

Caractéristiques des contributions :

  • Les contributions peuvent être en espèces, en nature ou “en industrie” (services, savoir-faire, etc.).
  • Les contributions peuvent être versées au fil du temps.
  • L’accord de partenariat décrit les conditions et les modalités des apports, sans exiger l’évaluation d’un commissaire aux comptes.
  • Les contributions ne doivent pas nécessairement être versées au moment de la formation.

En outre, une ScS a le pouvoir d’émettre des titres de créance, et la distribution des dividendes est régie par le contrat de société, qui peut prévoir une distribution inégale ou une distribution proportionnelle s’il n’en est pas fait mention.

5.2. Forme et transfert des actions de propriété

Les parts sociales d’une ScS doivent être nominatives. Le contrat de société précise les conditions de cession, de division ou de mise en gage des parts de propriété et toute dérogation à ces conditions est sanctionnée par la nullité.

Pour les parts de propriété des commanditaires, les transferts pour des raisons autres que le décès, le lotissement ou la mise en gage nécessitent l’approbation du (des) commandité(s). Les parts de propriété des commandités, dans des conditions similaires, nécessitent l’approbation des associés par un vote majoritaire représentant les trois quarts des parts de propriété, ainsi que l’approbation des commandités, le cas échéant.

VI. Structure des organes de gestion

6.1. Assemblée générale des partenaires

L’assemblée générale est l’organe de décision d’une ScS. Si le contrat de société peut contenir des dispositions spécifiques concernant son fonctionnement, des règles par défaut s’appliquent en son absence. L’assemblée générale décide des modifications du contrat de partenariat, des changements de nationalité de la ScS et des transformations ou liquidations. Ces décisions nécessitent un vote à la majorité représentant les trois quarts des actions.

Les droits de vote des associés sont déterminés en fonction de la proportion de parts de propriété détenues. L’assemblée générale approuve également les comptes annuels et peut être convoquée par le gérant ou des associés représentant plus de la moitié des parts sociales. Les décisions sont valablement prises à la majorité.

En lieu et place des réunions physiques, une consultation écrite peut remplacer l’assemblée générale, permettant aux associés de voter par écrit sur les décisions.

6.2. Gestion quotidienne du ScS

Une ScS est gérée par un ou plusieurs gérants, qui peuvent être ou non des associés généraux. La nomination des gestionnaires suit les règles énoncées dans l’accord de partenariat. Dans les cas où le contrat de société est silencieux, tous les associés généraux peuvent représenter et engager la société. Les dirigeants ne doivent pas être des commerçants et servir de représentants de l’entreprise dans les relations avec les tiers et les questions juridiques.

VII. Responsabilité des associés et des dirigeants

7.1. Responsabilité du partenaire général

Les associés commandités d’une ScS sont solidairement responsables des obligations de la société.

7.2. Associé commanditaire

Responsabilité Les commanditaires, quant à eux, ont une responsabilité limitée, déterminée par leur participation au capital. Ils ne peuvent pas faire des actes de gestion avec des tiers ni participer régulièrement à de tels actes, sous peine de perdre leur responsabilité limitée. Toutefois, les commanditaires conservent leurs droits sans être affectés par cette restriction.

Les gérants qui ne sont pas des associés commandités ont une responsabilité limitée, qui ne s’applique qu’à leurs actions dans le cadre du mandat qui leur a été confié. Ils peuvent valablement représenter le ScS.

Les restrictions aux pouvoirs du gestionnaire, même si elles sont publiées, ne sont pas contraignantes pour les tiers. Toutefois, l’accord de partenariat peut confier aux gestionnaires la responsabilité de représenter l’entreprise, individuellement ou conjointement, dans divers actes ou questions juridiques. Ces clauses sont opposables aux tiers dès leur publication au RCS.

VIII. Obligations légales d’un SCS

8.1. Tenue d’un registre

Un ScS est tenu de conserver un registre contenant :

  • Une copie complète, certifiée et à jour de l’accord de partenariat.
  • Une liste de tous les partenaires, avec une identification claire.
  • Détails sur les parts de propriété détenues par chaque partenaire.
  • Références à tout transfert de parts de propriété.

8.2. Surveillance et audit

Il n’y a pas d’obligation légale d’audit interne. Toutefois, les SCS répondant à des critères spécifiques doivent faire l’objet d’un audit financier par un contrôleur légal des comptes agréé, notamment lorsque les associés comprennent des SA, SARL, SECA ou des entités comparables, ou lorsque certains seuils financiers sont dépassés.

8.3. Publications juridiques

Un extrait du contrat de société est déposé au registre du commerce et des sociétés du Luxembourg en vue de sa publication au Recueil électronique des sociétés et associations (RESA). L’extrait comprend des informations précises telles que les noms des coassociés, la raison sociale, l’objet social, le siège social, les noms des dirigeants et la durée de la société. Il n’est pas nécessaire d’énumérer les commanditaires par leur nom.

En outre, la ScS doit soumettre au RCS les modifications ultérieures de l’acte constitutif, les informations concernant les nominations de gérants, les transferts de fonctions de gérants, les décès de gérants, les détails concernant les liquidateurs (le cas échéant), les décisions juridiques spécifiques et les informations concernant la dissolution de la société.

IX. Aspects comptables d’un ScS

9.1. Exigences comptables

Une ScS doit tenir des comptes appropriés en fonction de la nature et de l’étendue de ses activités, en suivant le plan comptable normalisé. Des comptes annuels, comprenant un bilan, un compte de résultat et une annexe, sont exigés si le chiffre d’affaires annuel dépasse 100 000 euros (hors TVA) ou si des critères spécifiques s’appliquent, tels que la forme d’organisation des partenaires.

9.2. Déclaration et dépôt

Les états financiers annuels doivent être déposés au registre du commerce du Luxembourg dans le mois qui suit leur approbation et au plus tard sept mois après la clôture de l’exercice. Les ScS répondant à des critères spécifiques, comme celles qui ne dépassent pas deux des trois critères (total du bilan, chiffre d’affaires net, nombre moyen de salariés à temps plein), ont la possibilité d’établir un bilan abrégé ou de combiner certaines rubriques du compte de résultat.

X. Aspects fiscaux d’une ScS

10.1. Vue d’ensemble de la fiscalité

Les ScS au Luxembourg sont soumises à divers frais et taxes, notamment :

  • Un droit d’inscription fixe.
  • Taxe foncière.
  • Taxe professionnelle.
  • Impôt sur la fortune.
  • Impôt sur le revenu des sociétés.
  • TVA, la fréquence des déclarations étant déterminée par le chiffre d’affaires annuel hors taxes.
  • Déclarations annuelles pour les chiffres d’affaires inférieurs à 112 000 euros.
  • Déclaration trimestrielle pour les chiffres d’affaires compris entre 112 000 et 620 000 euros.
  • Déclarations mensuelles pour les chiffres d’affaires supérieurs à 620 000 euros.

Comprendre l’établissement et le fonctionnement d’une société en commandite (ScS) au Luxembourg implique de naviguer entre les exigences légales, les considérations financières et les obligations fiscales. Ce guide complet donne un aperçu approfondi de la création, de la gestion, de la responsabilité et de la conformité des SCS.

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